Ce Saint-Albanais de 64 ans va traverser le Canada en vélo pendant 3 mois

" Il n'est jamais trop tard pour réaliser ses rêves, même à bientôt 64 ans, alors pour ne pas avoir de regrets pourquoi ne pas essayer... et si finalement le seul obstacle à la non réalisation de ses projets c'était soi-même...

Depuis plusieurs années je prépare mon périple à vélo, pas trop quand même, parce qu'il faut bien laisser la place à l'imprévu...La planification seul d'un voyage à vélo c'est déjà d'une certaine façon donner les premiers coups de pédales à son projet.

Le 2 juin 2024 je quitterai St Alban-Leysse pour m'envoler à Vancouver avec mon vélo et ma remorque, l'objectif étant de faire la traversée du Canada d'Ouest en Est, du Pacifique à l'Atlantique...

Quand j'étais petit je ne lisais pas beaucoup, mais les livres de Jack London (comme l'Appel de la forêt et Croc blanc) m'ont toujours profondément influencé, quoi qu'on en dise ce n'est pas la quantité de livres qui compte finalement mais plutôt ce qu'on en retient.

Le goût du voyage a toujours été présent chez moi. Du reste, à l'âge de 20 ans, j'ai pris mon sac à dos et je suis parti au Canada pendant 10 ans, ce fut pour moi une révélation et une expérience inoubliable.

Hélas ma vie professionnelle trépidante ne m'a pas permis de visiter comme je le voulais ce gigantesque pays qui fait 17 fois la France, mais quand j'en suis reparti je lui ai promis que je reviendrais le voir un jour...

C'est un voyage à multiples raisons, il est à la fois un mélange de thérapie, de découverte, de liberté mais surtout aussi cette envie de quitter son petit confort quotidien. De ce côté-là je risque d'être gâté...

Voici 8000 kms qui s'offrent à moi en passant par la vallée de l'Okanagan, les montagnes rocheuses jusqu'à Jasper en passant par la mythique route 93 des glaciers, puis Calgary, Winnipeg, les grandes prairies, les grands lacs américains, sans oublier les chutes du Niagara, Toronto, Montréal (ma ville de cœur) et enfin pour finir longer le magnifique fleuve St Laurent jusqu'en Gaspésie pour terminer dans la petite ville de Percé.

Pour moi ce voyage n'a aucune connotation de performance sportive ni d'un défi physique mais juste prendre son temps, s'arrêter, ouvrir les yeux et admirer, je n'oublie surtout pas les rencontres car voyager seul permet d'aller vers les autres et tisser des liens même s'ils sont éphémères.

Planter sa tente, aller chez l'habitant, ne pas savoir où tu vas dormir le soir c'est ça le luxe... en tout cas c'est le mien.

Découvrir le monde à 2 roues c'est la relation étroite qui existe entre le plaisir et l'effort. Je trouve qu’on n’apprécie jamais autant un paysage qu'en le pénétrant par l'effort du corps.

Que l'on soit débutant ou expérimenté, il n'existe pas de recette miracle toute faite du voyage à vélo. Nul besoin d'être un grand sportif pour aller au bout. Je fais souvent le même constat qu'on trouve assez vite son rythme en pédalant chaque jour et on est même surpris de notre capacité à progresser aussi rapidement.

Bien sûr il y aura la fatigue, le froid et la solitude mais finalement ça ne sera toujours que des inconvénients passagers.

Pour conclure j'espère n'avoir rien oublié dans ma petite remorque juste l'essentiel pour un road trip de 3 mois. Oups ! J'oubliai une chose importante qu'un vieux cycliste voyageur que j'avais rencontré sur la Via Rhôna m'avait dite un jour :

« L’humilité est probablement la première chose à embarquer dans ses sacoches pour aller au bout de son voyage »